Je n’émets, aujourd’hui, plus aucun doute sur le fait que des générations à venir se pencheront sur le cas de notre présente histoire et la qualifieront d’âge sombre ; rien d’autre qu’une succession d’épisodes couronnés d’erreurs et de désinformation plongeant la civilisation dans l’errance existentielle. Elles diagnostiqueront un syndrome de Stockholm général, propre à ceux qui croient, adulent et mimiquent leur bourreau dans une illusion de survie qui, sur le long terme, ne mène qu’à l’extinction de l’espèce humaine après celle de plus de trente-deux mille diversités végétales et animales. Ces gens du futur, descendants lointains, sauront que la totalité des cycles de notre chronologie n’assertit qu’une chose : la lumière authentique naît inévitablement de la profonde obscurité, terreau fertile et nécessaire. Le modèle sociétal, depuis les périodes aussi éloignées qu’il est permis d’observer aux chercheurs qui me sont contemporains, sera alors compris comme une aberration passagère, un non-sens temporaire, une insulte vaine à notre inhérente nature dont on s’est savamment déconnectés, car le but de la vie n’eut jamais été de la gagner mais bien d’en faire l’expérience.